Pour amener quelques précisions et gouttes d’eau à la réflexion, aujourd’hui le Chéran (et ses affluents) ainsi que les nappes atteignent des niveaux d’étiage historiques pour la saison, alors que nous voyons que le mois de Juin a sommes toutes, été bien arrosé !
Les services de l’état qui ont consultés la semaine dernière (les AAPPMA entre autres) freinent des deux pieds pour ne pas passer en arrêté sécheresse crise, alors que tous les seuils réglementaires inscrits dans l’arrêté cadre sécheresse, qui a été révisé en Mai 2022, sont atteints. La raison en est simple, comment expliquer aux mairies et collectivités d’aller mettre des contraintes à leurs administrés en passant en crise alors que les pluies orageuses ont maintenu l’illusion que tout va bien. Les pâtures ont reverdies, et c’est tant mieux, mais les cours d’eaux sont à l’agonie. Les nappes qui alimentent en eau potable le pays d’Alby et l’Albanais en général ont toutes atteint leur courbe de tarissement près de 3 mois en avance (Juin au lieu d’Aout).
Le bassin du Chéran est aujourd’hui largement déficitaire côté ressource en eau, 4 millions de m3 d’eau potable prélevées sur le bassin dont près de 25% importées d’ailleurs, pour combler le déficit. Les données seront bientôt publiques et va s’engager prochainement, le PTGRE (Plan territorial de gestion de la ressource en eau), qui va rassembler autour d’une table, tous les usagers (collectivités, habitants, agriculteurs, environnementaux, collectivités piscicoles, ...) afin de travailler sur le partage de la ressource sur le Chéran, avec des pistes qui amènent à diminuer les prélèvements pour rendre de l’eau aux milieux comme l’exige la règlementation.
Inutile de vous dire que cette piste que les collectivités psicicoles vont soutenir, sera âprement discutée par ceux qui veulent développer le territoire, consommer encore plus d’espaces agricoles, naturels, zones humides, ...
L’enjeu de la préservation de la ressource en eau dépasse largement le cadre des prélèvements pour le Semnoz (une vraie ineptie , on est bien d’accord, François), et doit être porté au niveau du prochain PLUIH du Grand Annecy, lequel prévoit une augmentation exponentielle de la population et un développement des villages du pays d’Alby, on est loin du zéro artificialisation prôné inscrit dans la loi) complètement incompatible avec la préservation de la ressource, des paysages et d’une agriculture "raisonnée" voir biologique(donc de circuit courts)qui aujourd’hui travaille plutôt mieux que dans d’autres territoires.
Dernier élément qui conforte encore la nécessité de stopper l’urbanisation galopante, aucune station d’épuration présente sur le Chéran aujourd’hui, ne répond aux exigences biologiques et donc réglementaires liées à ces étiages très sévères, qui devraient être la norme afin de ne pas dégrader l’état des rivières,ruisseaux et autres ilieux humides...
Voilà pour les quelques éléments qui j’espère alimenteront vos réflexions futures....
Pour ceux qui le souhaitent, un lien vers nos publications récentes en lien avec la situation des cours d’eau, que nous suivons tant bien que mal au jour le jour,